"Permettre à son esprit de respirer, à son intelligence de décider, à son cœur de choisir..."

                                                                                                                                                                                                                        
 

Corps-Pensées-Émotions

  

Corps-Pensées-Émotions 

À côté du corps et de ses symptômes, le vécu, les pensées et les émotions de chaque individu sont « intégrés » à cette santé dite « corps-esprit ».

Pourquoi ? Parce que l’état de notre cerveau influe grandement sur celui de notre corps. Plus subtil encore : l’état même de notre esprit et de nos pensées, si nous sommes heureux et détendus par exemple, modifie le fonctionnement et la structure du cerveau, dans un sens bénéfique à la santé.

C’est ainsi que de nouvelles pratiques de la médecine se développent dans les services de soins. Hypnose, remédiation cognitive, EMDR, musicothérapie, entre autres, nous permettent de maîtriser notre esprit et donc notre corps. Les applications sont multiples : guérir d’un traumatisme psychique, atténuer une douleur chronique, traiter l’anxiété, l’hyperactivité, éviter les effets secondaires des médicaments, limiter les maladies cardiaques...

Il ne s’agit pas seulement de soigner, mais aussi de prévenir. Méditer, se relaxer, penser positivement, améliorer son mode de vie, tout cela fait du bien, au cerveau et au corps, et évite de tomber malade. Nous devenons tous acteurs de notre bien-être et de notre santé.
« Heureux celui qui joint la santé à l’intelligence », disait le poète grec Ménandre.
 

Penser différemment change le corps


Corps Pensées Emotions, Francesca Prete neuropsychologue LausanneTout récemment, grâce aux techniques d’exploration fonctionnelle du cerveau, les chercheurs ont mis des « images » sur une expérience intérieure restée longtemps invisible, et de ce fait inaccessible : la méditation. Et la preuve est faite désormais que certains entraînements de l’esprit ont un effet bénéfique sur des troubles aussi divers que la douleur, le stress, l’épilepsie ou la dépression.

Comme l’avaient pressenti les sages de l’Antiquité, la science redécouvre peu à peu une vérité forte : certaines pratiques de l’esprit ont une action réelle sur le corps. Mieux : elles transforment littéralement le cerveau, dans sa structure et son fonctionnement le plus intime. 
 
Soigner le corps et l’esprit : l’avenir de la médecine
Il n’est plus possible de pratiquer la médecine sans tenir compte du corps, des pensées, des émotions et du mode de vie de chaque patient.

Tous les soignent savent bien que de liens forts existent entre corps et esprit, dans les deux sens. L’état du corps influence bien sûr le fonctionnement de l’esprit : la douleur réduit nos capacités attentionnelles (plus grand chose ne nous intéresse à part ce qui nous fait souffrir), l’inflammation facilite la dépression... Et l’état de l’esprit influe sur celui du corps : les émotions positives stimulent l’immunité, la colère « spasme » les coronaires... Il est donc aujourd’hui légitime, et même indispensable, que les psychologues intègrent ces nouvelles données dans leur pratique. 
 
La médecine corps-esprit présente aujourd’hui un visage nouveau et appuyé par la recherche scientifique.

On sait depuis 1992 que les efforts psychologiques accomplis lors des psychothérapies efficaces (comme les thérapies comportementales) peuvent modifier le fonctionnement et l’anatomie des structures cérébrales ; on sait aussi mesurer l’impact des émotions sur l’immunité́... Et cet effet du psychique sur le physique n’est pas négligeable : une méta-analyse montrait ainsi que les émotions positives étaient l’un des facteurs prédictifs d’une bonne santé, dont la « puissance » se révélait aussi importante (mais évidemment en sens inverse) que celle du tabac !

Le temps où la médecine pouvait négliger, par manque de preuves et d’outils, le rôle du « mental » dans la survenue des maladies du corps, ou dans leur guérison, est donc révolu. Et tout plaide pour qu’on se dirige vers une médecine plus complète que celle que nous pratiquons aujourd’hui, qui intègrera pleinement les nouvelles connaissances sur les pouvoirs du cerveau.

Changer de style de vie

Corps Pensées Emotions, Francesca Prete neuropsychologue Lausanne
Nous savons aujourd’hui, de manière scientifique, que l’alimentation et l’exercice physique jouent un rôle important dans notre santé. Il est devenu de plus en plus évident que, pour bien soigner un patient souffrant de cancer ou de dépression, il est légitime d’associer aux médicaments des conseils en termes d’alimentation (favoriser fruits et légumes, éviter les sucres rapides...) et d’exercice physique (sa pratique régulière est associée à une amélioration de l’humeur, à une diminution de l’inflammation chronique).

Mais les modifications de style de vie doivent aussi être des modifications de style psychologique : il s’agit par exemple d’écouter et faire évoluer notre équilibre émotionnel (moins de stress, davantage d’émotions positives) ou de cultiver notre optimisme, deux variables associées, entre autres, à une meilleure santé.

Et il reste encore beaucoup à découvrir !

Voici donc mon enjeu majeur en matière de soins : intégrer aux prises en charge médicales et chirurgicales habituelles du patient, plus adaptées aux urgences ou aux maladies déclarées, des modifications de pensée et de style de vie, plus adaptées à la prévention et au maintien en bonne santé́.
 
Bibliographie
J. Stellar et al., Positive affect and markers of inflammation: discrete positive emotions predict lower levels of inflammatory cytokines, in Emotion, vol.15, pp.129-133, 2015.
Ch. André, Et n’oublie pas d’être heureux. Abécédaire de psychologie positive, Odile Jacob, 2014.
K. Davidson et al., Don’t worry, be happy: positive affect and reduced 10-year incident coronary heart disease, in European Heart Journal, vol. 31, pp.1065-1070, 2010.
S. Harvey et al., Physical activity and common mental disorders, in The British Journal of Psychiatry, vol.197, pp.357-364, 201

Projet en cours 

Le protocole EMDR sur les traumatismes liés  à l’accouchement

L’objectif est celui de créer un réseau avec les neo mamans qui présentent des traumatismes (physiques et psychiques) liés à leur accouchement.

Le stress post traumatique lié l’accouchement

protocole EMDR sur les traumatismes liés à l’accouchement Francesca Prete LausanneLe stress post traumatique lié à l’accouchement est un phénomène méconnu mais qui touche pourtant environ 40 000 femmes par an. Pourtant, Il n’existe aucune prévention ni dépistage en post-partum.

La grossesse et l’accouchement constituent un moment crucial dans la vie d’une femme, ce qui a amené à le qualifier de crise maturative à cause de la transformation profonde qu’il induit. A la marge, l’accouchement peut mener au développement d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT), qui se distingue des bouleversements naturels du devenir parent par un tableau clinique précis.

Antérieurement exclu des situations pouvant mener au développement d’un stress post-traumatique en raison du fait que l’on considérait que l’accouchement faisait partie de l’expérience humaine habituelle, l’accouchement a été intégré aux évènements pouvant provoquer un TSPT en 1994 (DSM-IV, American Psychiatric Association).

Accouchement traumatique

L’accouchement traumatique désigne un traumatisme psychologique survenant au décours d’un accouchement. Le terme est communément utilisé pour désigner un traumatisme physique subi par la mère et/ou l’enfant, qui peut être associé à un traumatisme psychologique chez la mère.

Cependant, un traumatisme psychologique peut être présent, même si cliniquement la naissance n’a pas occasionné de complications ou de séquelles physiques. Le traumatisme psychologique lié à l’accouchement est caractérisé par des symptômes spécifiques de choc psychologique qui persistent pendant des semaines, des mois ou des années après la naissance.

Dans les cas les plus graves, un traumatisme à la naissance peut entraîner une affection psychiatrique appelée trouble de stress post-traumatique (TSPT).

Symptômes

Les symptômes du stress post-traumatique après l’accouchement sont identiques à ceux rencontrés dans le cadre d’autres situations traumatiques.

On retrouve plusieurs symptômes :
  • Évitement de tout ce qui renvoie à l’événement : discussions, personnes, lieu, suivi médical…
  • Reviviscence : par des flashbacks, pensées intrusives, cauchemars, sensations en lien avec l’évènement…
  • Perturbations des émotions et des fonctions cognitives : amnésie, perte de concentration, pensées négatives, culpabilité, perte d’intérêt, sentiment de détachement vis à vis des autres, troubles du sommeil…
  • Hyper-réactivité : irritabilité, hyperactivité, sursauts…
Il peut arriver immédiatement ou de façon reportée, par exemple lors des grossesses suivantes. Dans le cadre de l’accouchement, la mère peut revenir sans cesse sur cet accouchement ou au contraire éviter toute conversation sur ce sujet. La culpabilité est aussi extrêmement fréquente et intense.

On retrouve aussi un croisement avec des symptômes dépressifs, qui ne doivent pas être confondus avec la dépression du post-partum au risque de proposer un accompagnement inadéquat.

Facteurs de risques

Les études ont permis de dégager différents facteurs de risques liés au développement d’un stress post traumatique après l’accouchement.

Parmi ceux-ci on identifie classiquement les antécédents traumatiques comme pour les autres situations, mais également la détresse pendant l’accouchement et les interventions et le faible soutien social.

Dans une étude il était demandé aux patientes d’identifier les facteurs de leur traumatisme, permettant d’identifier des facteurs plus subtils sur le déroulement de l’accouchement en lui-même, comme :
  • Le manque de communication
  • Le manque de consentement
  • La douleur
  • Le manque de soutien de l’équipe
  • La perte de contrôle
  • Un travail long
  • Le manque de respect
Ces facteurs sont intéressants car ils permettent de mettre en perspective ce qui a été vécu et de voir le cumul de facteurs :
  • pour un peu plus d’indulgence envers la maman, là où la culpabilité et l’incompréhension sont importantes
  • et pour voir ce qui pourrait être protecteur (sentiment de contrôle, le soutien du conjoint…).

Conséquences ou séquelles physiques éventuelles

protocole EMDR sur les traumatismes liés à l’accouchement Francesca Prete LausanneLes symptômes entrainent une souffrance considérable qui impacte la qualité de vie, les relations familiales, sociales, la vie sexuelle, ou le monde professionnel. Dans le cas de l’accouchement, la relation mère-enfant, le couple, ou la triade père-mère-enfant peuvent être impactés temporairement.

Le traumatisme pouvant être lié aux interventions, à leur contexte et à leurs répercussions psychologiques, le rapport au corps est bouleversé et peut s’accompagner de troubles sexuels (fluctuations ou perte du désir, douleurs, vaginisme,…).

Ceux-ci, sans soutien ou aide, peuvent aboutir à une altération de la relation de couple pouvant aller jusqu’à la rupture, une dépression…

Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, n’hésitez pas à me contacter afin de fixer ensemble un premier rendez-vous et établir votre strategie de prise en charge par l’EMDR !

A venir :

THERAPIE DE GROUPE sous forme de WORKSHOP pour les mamans  souffrant de stress post traumatique lié l’accouchement
 

SI VOUS ETES INTERESSEES À PARTICIPER AUX WORKSHOPS, N’HESITEZ PAS À M’ECRIR UN MAIL:

En savoir plus :
Chiorino, V., Cattaneo, M. C., Macchi, E. A., Salerno, R., Roveraro, S., Bertolucci, G. G., Fernandez, I. 2019. The EMDR Recent Birth Trauma Protocol: a pilot randomised clinical trial after traumatic childbirth. Psychol Health, 1-16. doi:10.1080/08870446.2019.1699088